Défense des romans terrifiants
Défense des squelettes
Défense des vœux imprudents
Défense de la farce
Défense de la laideur
Et pour en révéler l'éthique, voire le fond, voici l'introduction du très éclairant chapitre Défense de la farce :
Je n'ai jamais pu comprendre pourquoi certaines formes d'art devraient être considérées comme inférieures. On dit, par exemple, qu'une comédie "dégénère" en farce. En bonne critique, ne devrait-on pas dire plutôt "se change" en farce ? Car on pourrait prétendre, tout aussi raisonnablement, qu'elle "dégénère" en tragédie.
/.../
Comme aucune règle n'est établie pour les genres les plus légers et les plus indépendants, aucun souffle d'orgueil artistique ne les anime et ils tendent à devenir aussi mauvais que leur réputation.
Traduction française de Georges-A. Garnier. Éditions L'Âge d'Homme
Cette volonté d'interroger le non-dit fondé sur un implicite de routine, le côté "établi" malgré soi de certaines valeurs, Chesterton l'exerce également en allant interroger la notion d'obsolète, voire de suranné, et cela m'a touché dans le fameux article sur la Bergère de porcelaine où il pointe le concept des anciennes amours :
Il faut ranger parmi elles ce grand enthousiasme pour la vie arcadienne, que le réalisme accable aujourd'hui de sarcasmes et qui exerça une grande influence sur une longue période de l'histoire. La conception d'une vie innocente et joyeuse des bergers et des bergères à régné aux siècles de Théocrite et de Virgile /.../ Il est entendu que la littérature et l'art arcadiens sont des enthousiasmes passés. Les étudier, c'est comme feuilleter les lettres d'amour d'une personne morte.
Et de conclure par cette affirmation provocatrice et paradoxale :
On nous dit que les dieux du paganisme était de pierre et de bronze, mais ni le bronze ni la pierre n'ont eu la pérennité de la bergère de porcelaine.
Traduction française de Georges-A. Garnier. Éditions L'Âge d'Homme
Pour permettre au lecteur d'en savoir plus, il me faut maintenant l'inviter à plonger dans le livre de Chesterton lui-même...